Lettre à celles et ceux qui veulent se lancer vers ce qui les inspirent
Un peu perso

Lettre à celles et ceux qui veulent se lancer vers ce qui les inspirent

 Cette illustration m’est très personnelle, car elle parle de quelque chose qui me traverse depuis un moment : celui de l’éveil, fragile mais irrépressible, vers ce qui m’appelle vraiment. La femme, recroquevillée et pourtant prête à s’élancer, je crois que c’est moi. Ou plutôt, une part de moi que j’apprends enfin à écouter. Lorsque la mer est sombre mais que l’horizon est visible Depuis un peu plus d’un an, je construis doucement mon chemin d’illustratrice : mon portfolio que j’ai peaufiné, mon site, un début de boutique en ligne. Les fondations sont là, solides, mais j’ai longtemps hésité à faire le premier pas vers l’extérieur. Démarcher. Me rendre visible. Faire des salons. Me montrer pleinement. Dommage comme la peur peut parfois paralyser! Je travaille encore dans un autre domaine, un environnement qui ne nourrit ni mes valeurs ni ma créativité. Ce décalage me pèse beaucoup. Il m’attriste, me frustre, me questionne tout les jours, parfois plus que d’autres. Mais il m’apprend aussi une chose essentielle : rester trop loin de ce qui nous ressemble finit par devenir intenable. Alors la mer, dans mon illustration, est sombre et déserte. C’est cette sensation-là : un entre-deux, un espace où l’on flotte sans ancrage.Et pourtant… à l’horizon, les nuages s’illuminent de cette couleur orangée. Le soleil n’est pas loin. On sent que quelque chose arrive si on ose s’en approcher. Avancer vers ma planète, mes valeurs Je suis une personne attachée à la nature, sensible au monde vivant, féministe dans la façon dont je veux exister. Le dessin a toujours été un refuge, un langage, une façon de respirer. D’ailleurs pour moi, créer n’est pas seulement un geste artistique : c’est un acte de résistance. J’ai envie que mes dessins à l’apparence douce, racontent quelque chose de plus fort. Qu’ils deviennent une façon d’être engagée, de refuser de nombreuses facettes de cette société patriarcale et capitaliste. Il suffit d’écouter quelques médias indépendants (Blast, Le Média, Elucid, la radio Nova, la PaduTeam,…). Les témoignages, les chiffres… Je vois se dessiner un constat que beaucoup préfèrent encore ignorer : nos combats n’appartiennent pas au passé. Ils doivent continuer. Cette femme ailée, qui s’élève malgré l’obscurité, c’est aussi l’image d’une émancipation. Celle d’une génération qui refuse de se taire, qui refuse de se tenir recroquevillée!